Le chagrin peut réellement vous briser le coeur

Les poètes chantent depuis des siècles la complainte des coeurs brisés. Et bien il semblerait qu’aujourd’hui, les cardiologues reprennent à leur compte cette expression. Le chagrin et un stress trop important seraient réellement capables de mettre votre coeur en pièces.

Des émotions trop fortes et la perte d’un être cherseraient capables de vous briser le coeur. Baptiséecardiopathie de stress, ce trouble toucherait principalement lesfemmes.Le syndrome du coeur briséDes chercheurs de l’université John Hopkins (Baltimore)décrivent plus précisément le “syndrome descoeurs brisés“ ou “cardiomyopathie de stress“ (1). En 1999,l’équipe des professeurs Champion et Wittstein notait lecaractère inhabituel de certains patients arrivant au centrese plaignant d’attaques cardiaques. Parmi eux, une forte proportionde femmes ménopausées qui venaient d’êtrevictimes d’une émotion intense juste avant leuraccident.Pour mieux comprendre le phénomène, ces chercheursont collecté les électrocardiogrammes etdifférents dosages biochimiques de 19 patients souffrant decardiomyopathie de stress, caractérisée par un spasmedans la poitrine et un affaiblissement général. Parmiles événements qui avaient amené cesmalheureux à consulter, les chercheurs ontrépertorié : un accident, un vol à mainarmée, une violente dispute et même une surprised’anniversaire ! L’âge moyen de ces personnes était de63 ans et 95 % étaient des femmes. Ils les ont ensuitecomparés avec 7 patients atteints “de crises cardiaquesclassiques“.Une “fausse“ crise cardiaquePotentiellement mortel, ce syndrome a un très bon pronosticà condition de bénéficier des traitementsadéquats. L’angiographie ne révélait aucuneobstruction des artères alimentant le coeur, l’examen parles tests sanguins ne réussirent pas à décelerdans le sang les enzymes caractéristiques d’un dommage dumuscle cardiaque. L’absence de dommage cardiaque aété confirmée par Imagerie parRésonance Magnétique (IRM). La capacitécardiaque revenait à la normale dans les deux semaines. Encomparaison, la récupération partielle aprèsune crise cardiaque peut prendre des semaines ou des mois etfréquemment, le dommage cardiaque est permanent.Mais les analyses sanguines révélaient d’autressurprises, les taux sanguins de plusieurs hormones appeléescatécholamines (en particulier l’adrénaline)étaient deux à trois fois supérieurs auxautres patients après attaques cardiaques et 7 à 34fois plus importants que les personnes en bonne santé.Les femmes plus émotives ?Cet afflux anormal de ces hormones pourrait entraîner lacontraction d’artères coronaires, avoir un effet toxiquedirect sur le muscle cardiaque ou entraîner un afflux soudainde calcium qui crée une dysfonction temporaire. Troismécanismes qui se traduiraient par une atteinte à lacapacité de pompage du coeur, au niveau du ventriculegauche. Actuellement, personne ne sait laquelle de ces troishypothèses est la bonne… Tout comme on peine àexpliquer pourquoi les femmes sont plus touchées.Néanmoins début 2005, une autre équipeaméricaine confirme cette prédominanceféminine (2) et l’issue très favorable en cas detraitement approprié.Les femmes réagissent différemment des hommes austress. Ainsi, cette sensibilité féminine pourraits’expliquer par les hormones et les liaisons nerveuses de leurcerveau et de leur coeur. Mais l’influence des hormones sexuellessur les hormones du stress reste cependant largementmystérieuse.Les bénéfices d’un bon diagnosticAlors qu’au Japon, ces troubles sont connus depuis de nombreusesannées (sous le nom de syndrome takotsubo tiré du nomd’un piège à pieuvres), ces cardiopathies de stressn’avaient suscité que peu d’intérêt enOccident. Les prochains travaux devront permettre de savoir sicertains patients ont une vulnérabilité d’originegénétique et surtout savoir pourquoi ce syndrome descoeurs brisés touche principalement les femmes.Ces travaux permettront demain de distinguer plus aisémentces cardiopathies de stress des véritables crisescardiaques. Bénéficiant du bon diagnostic, cespersonnes pourraient éviter d’être soignéestoute leur vie pour une maladie cardiovasculaire qu’elles n’ontpas. En attendant, essayez autant que possible de prendre un peu dedistance par rapport aux événements stressants.David Bême1 – NEJM 352 ;6 :539-5482 – Circulation 2005 ;111 :472-479Click Here: brisbane lions guernsey 2019

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