Des cardiologues de l’hôpital pédiatrique de Boston ont procédé à une première mondiale : une chirurgie in utero très périlleuse. Lors d’un contrôle par échographie, une malformation cardiaque majeure a été détectée : une hypoplasie du ventricule gauche, qui empêche le développement suffisant de cette cavité, incapable alors d’assurer son rôle de pompe. Comble de malchance, la cloison entre les deux oreillettes (les cavités supérieures du coeur) était fermée. Face à un tel cas, les choix les plus évidents consiste à interrompre la grossesse ou à tenter une chirurgie à coeur ouvert dès la naissance, avec une chance de survie de 20 %.
Autre option, l’équipe américaine a déjà pratiqué une soixantaine d’interventions in utero en créant une ouverture entre les ventricules. Mais ces opérations ont donné des résultats mitigés, l’orifice ayant tendance à se refermer lors des dernières semaines de gestation. Pour éviter ce problème, les cardiologues ont cette fois innové en posant un minuscule stent de 9 mm sur 2,5 mm (sorte de petit ressort métallique permettant de maintenir l’ouverture).
Guidés par échographie, les chirurgiens ont placé le dispositif le 7 novembre 2005, grâce à un mini-cathéter, muni à son extrémité d’un ballon gonflable dans le coeur du foetus âgé de 30 semaines. Le 10 janvier 2006, la petite Grace est sans signe de problèmes respiratoires, caractéristique de la maladie. Trois jours plus tard, elle a subi une première opération chirurgicale pour corriger sa malformation. Une autre devrait intervenir quatre à six mois plus tard.Source : Communiqué du Children’s Hospital Boston – 27 janvier 2006