Il faut montrer le préservatif féminin !

Malgré des études témoignant de sonefficacité face aux infections sexuellement transmissibles,le préservatif féminin en polyuréthane (pfp)peine à trouver son public. En France, il aété commercialisé courant 1998-1999, maisdemeure depuis peu diffusé et mal connu des personnels desanté. Désirant comprendre les raisons de ce tristetableau, des chercheurs ont suivi pendant deux ans 92 volontaires(82 femmes et 10 hommes) recrutés à Paris dans deuxcentres de diagnostic et de traitement des maladies sexuellementtransmissibles et trois centres de dépistage anonyme etgratuit du VIH (CDAG). Avant l’enquête, seuls 5 % avaientdéjà utilisé le préservatifféminin en polyuréthane et 56 % en avaient entenduparler principalement par les médias, ou plus rarement parun(e) amie, le(la) partenaire, un(e) enseignante ou un centre deplanning familial.
Sur les 82 femmes, 56 ont fait plusieurs essais de poses avanttoute utilisation. Le premier essai est de six minutes en moyenneet diminue dès la deuxième tentative. Il est ànoter que la pose comme un préservatif masculin, sur laverge en érection, anneau interne ôté estfortement déconseillé.
Les raisons des femmes qui n’y recourent pas sont :réticence/appréhension, pas de partenaire, refus ounon-coopération du partenaire, pas érotique etpréservatif masculin préféré. Lamajorité des femmes ont une utilisation dupréservatif féminin momentanée, brèveou discontinue, selon leur activité sexuelle, leurmotivation et certains événements intercurrents. Cespratiques ont été vécues comme “trèsagréable“, “agréable“ ou “assez agréable“ par38 personnes sur 62. L’appréciation“désagréable“ a été portée par13 personnes sur 62 : liée à l’aspect dupréservatif, au refus du partenaire ou au manque desensation. Les auteurs ont constaté que l’âge n’influepas sur son recours contrairement au type de relation avec le/lapartenaire. Il semble que la relation de la femme à sonpartenaire influe directement et qu’il faille passer par l’essai depose pour initier une démarche d’appropriation par la femmeet de mise en confiance.
A la lumière des résultats, quelques recommandationsémergent : il faut montrer le préservatifféminin, expliquer les raisons de sa forme, améliorerla formation du personnel de santé et inciter les candidatesà commencer par des essais de pose. Les auteurs estimentqu’il faudrait rendre ce produit disponible gratuitement pour toutefemme consultant dans un centre MST, un CDAG, un centre deplanification familiale ou un dispensaire médico-social,ainsi que pour les hommes ayant des problèmes d’utilisationdu préservatif masculin. De plus, son coût doitêtre abordable au même titre que sa versionmasculine.
Source : BEH n°11/2004 – 9 mars 2004

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