Marcher régulièrement aiderait à conserver une bonne mémoire

Marcher régulièrement, au moins 10 kilomètres par semaine, ralentirait le déclin de la mémoire chez les personnes âgées sans troubles cognitifs, selon les résultats d’une étude parue dans la revue Neurology. Des résultats positifs retrouvés également chez les personnes âgées présentant déjà des troubles de la mémoire et de l’apprentissage.

Marcher est bon pour le coeur ! Certes, mais il semblerait que ce soit également bon pour le cerveau, selon une étude étonnante, basée sur l’imagerie cérébrale corrélée à l’activité physique.Plusieurs centaines de patients suivis pendant 20 ansLe Dr Kirk Erickson et ses collègues de l’université de Pittsburg ont suivi pendant une vingtaine d’années 426 seniors, dont 299 “en bonne santé“ (âge moyen : 78 ans à la fin de l’étude) et 127 présentant un début de démence ou une

maladie d’Alzheimer (âge moyen : 81 ans). Ces patients ont eu une IRM initiale, afin d’évaluer le volume des aires cérébrales affectées à la mémoire, l’apprentissage et l’attention (cortex préfrontal et temporal). Chaque semaine, ils ont dû ensuite évaluer (ou leur entourage) le nombre de mètres ou kilomètres parcourus à pied.Neuf ans après le début de l’étude, ils ont ensuite passé une autre IRM afin d’évaluer le volume du cerveau : selon le Dr Cyrus Raji, co-auteur de l’étude, “quand le volume cérébral diminue, cela signifie que des cellules cérébrales meurent. Mais si ce volume reste élevé, la santé cérébrale est maintenue“.Une évaluation des capacités de mémorisation (mini mental test) a également été effectuée 5 ans après la deuxième IRM, afin de repérer la survenue d’un éventuel déclin cognitif. Les chercheurs ont ensuite corrélé l’importance de la marche, le volume des aires cérébrales concernées et les résultats aux tests.La résistance cérébrale nettement améliorée par la marche !
Le Dr Erickson et son équipe ont constaté les résultats suivants :
– Chez les seniors “en bonne santé“, marcher au moins 10 km par semaine (6 miles) permet de maintenir le volume de matière grise cérébrale. De plus, cette activité divise par 2 le risque de survenue d’un déclin cognitif (2 fois moins de “marcheurs“ atteints par ces troubles 14 ans après le début de l’étude). Marcher davantage (certains participants déclaraient marcher jusqu’à 40 km par semaine !) n’apporterait, par contre, pas de bénéfice supplémentaire ;
– Pour les seniors présentant déjà une altération cognitive, la marche maintient le volume cérébral et ralentit le déclin des fonctions supérieures à partir de 8 km par semaine seulement (5 miles).Sur le schéma ci-dessous, les parties colorées sont celles qui bénéficient de la marche quotidienne (maintien de leur volume) :

La marche régulière a donc protégé de manière significative et durable le cerveau des seniors qui s’y adonnaient régulièrement. Ces résultats positifs sont peut-être liés à la meilleure vascularisation du cerveau, ce qui apporte davantage d’oxygène et de nutriments, prévenant ainsi la dégradation des structures, en particulier de mémorisation, d’attention, d’apprentissage.La maladie d’Alzheimer est une terrible maladie, pour laquelle nous ne disposons pas encore de traitement efficace. Certes, “la marche n’est pas un traitement en soi“, a souligné le Dr Raji, “mais marcher peut améliorer la résistance cérébrale à la maladie et diminuer les pertes de mémoire“. Une raison de plus pour marcher tous les jours une trentaine de minutes !Jean-Philippe Rivière
Sources :
– “Walking slows progression of Alzheimer’s“, Radiologic Society of North America, 29 novembre 2010, article et images IRM

accessibles en ligne
– “Physical activity predicts gray matter volume in late adulthood“, Erickson KI et coll., Neurology, octobre 2010, résumé

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