Asie : Réagir à l'urgence

Il n’aura fallu que quelques secondes pour que des plages paradisiaques soient transformées en cimetières, quelques secondes qui ont endeuillé toute l’Asie du Sud-Est. Un tremblement de terre d’une amplitude extrême, un raz de marée dévastateur, huit pays touchés de plein fouet, 150 000 morts et des millions de sans-abri… Le bilan de cette catastrophe s’alourdit d’heure en heure.

Dimanche 26 décembre, un séisme d’une ampleur de 9sur l’échelle de Richter frappait la côte ouest del’île indonésienne de Sumatra. Les tsunamisconsécutifs, des vagues géantes d’une forceconsidérable, touchaient 8 pays, entraînant dans leursillage près de 150 000 morts selon les dernièresestimations.Une crise sanitaire sans précédentAu risque d’une véritable surenchère de superlatifs,le raz de marée qui a ravagé le sud-est asiatique estqualifié tour à tour de catastrophe humanitaire sansprécédent, de la plus grande urgence de tous lestemps… Mais est-il besoin de dramatiser une situation terrible ensoi ?S’il est encore difficile d’obtenir un bilan précis de lacatastrophe, on sait d’ores et déjà que desrégions très pauvres sont plongées une fois deplus dans la précarité. Les familles ont perdu lesleurs, mais aussi leurs toits, leurs maigres biens, leurscultures… Jetés sur les routes, se réfugiant dansdes endroits plus sûrs, des millions de personnes sonttotalement démunies. Les structures de santélorsqu’elles existent encore sont débordées. Ellesaccueillent aujourd’hui les nombreux blessés, mais nepeuvent faire face à l’ensemble des besoins. Des centainesde milliers de personnes luttent désormais pour leursurvie.Identifier les besoinsLes nombreuses organisations humanitaires qui se sontdéployées sur la zone doivent tout d’abord identifierles besoins, différents selon les pays et lesrégions. Ainsi, la situation semble moinspréoccupante en Thaïlande où les secours sontbien organisés qu’au Sri Lanka, pays au système desanté déjà fragile. De nombreux endroitsrestent aujourd’hui inaccessibles, les routes ont étécoupées, les ponts sont détruits et lescommunications inexistantes… Difficile dans ce contexted’apporter une aide efficace. Mais dans ce type de catastrophe, unschéma classique d’interventions se dessine. Au rang despriorités, il faut :
-Venir en aide aux structures médicalesdébordées qui fonctionnent encore ;
-Organiser les équipes mobiles pour accéder auxpopulations isolées ;
-Vider les puits remplis d’eau salée pour que l’eau potablesoit à nouveau disponible ;
-Evacuer les eaux usées ;
-Fournir des kits d’hygiènes pour éviter lesdiarrhées ;
-Protéger contre la prolifération de maladiestransmises par les insectes qui se reproduisent dans les eauxstagnantes ;
-Lutter contre la transmission des maladies infectieuses, enparticulier respiratoires ;
-Distribuer de la nourriture.Peu à peu, les secours s’organisent mais il faudra du tempspour répondre à l’ensemble des besoins. L’OMS adéjà expédié 33 kits sanitairesd’urgence qui contiennent du matériel et desmédicaments de base pour plus de 330 000 personnes pendanttrois mois. La priorité est de fournir desmédicaments essentiels, des sels de réhydratation,des solutions intraveineuses et d’autres articles indispensablesà ceux qui en ont besoin. Sur place dès le lendemainde la catastrophe, les équipes de Médecins SansFrontières ont d’ores et déjà elles aussiaffrété deux avions avec chacun à leur bord 40tonnes de matériel médical et sanitaire pour le SriLanka et l’Indonésie. Médicaments, bâchesplastiques, kits d’assainissement de l’eau, nourriturespécialisée, etc. permettront d’apporter uneassistance à 60 000 personnes pendant trois mois.Quelles sont les risques d’épidémies ?Pour l’Organisation mondiale de la santé (OMS), lesépidémies constituent aujourd’hui la véritablemenace et des centaines de milliers de personnes seraientexposées aux risques potentiellement mortels de maladiesdiarrhéiques qui pourraient être aussimeurtrières que les vagues qui ont balayé lescôtes de l’Océan Indien. Pour Médecins sansFrontières, ce n’est pas la catastrophe en elle-mêmequi peut être à l’origine d’épidémies,mais bien les regroupements de populations et le manque d’eaupotable. Ainsi l’ensevelissement des corps, souventprésentée comme une mesure de premièreurgence, l’est certes sur le plan psychologique mais pas sur leplan sanitaire. Selon Philippe Guérin, médecinépidémiologiste à Médecins SansFrontières, “Le catastrophisme ambiant laisse croire que letsunami va générer une vagueépidémique. C’est faux. Notre expérience descatastrophes naturelles montre qu’elles ne provoquent pasautomatiquement d’épidémies. Encore une fois, ce sontles regroupements de populations qui sont propices auxépidémies“. Une forte promiscuité, unaccès insuffisant à l’eau potable, aux soins sontautant d’élément qui peuvent provoquer des maladieset favoriser leur propagation.Doit-on s’attendre à une épidémie decholéra ? Là encore, Philippe Guérin estsceptique, “il faut que le choléra soit déjàprésent dans les pays concernés pour que cela puisseéventuellement donner lieu à uneépidémie. Le risque est très faible enThaïlande, en Malaisie, aux Maldives, modéré auSri Lanka, en Birmanie (Myanmar), en Indonésie et en Inde.Le risque est donc mesuré, mais à partir du momentoù il existe, il faut être vigilant“.Epidémies ou pas, les besoins sont déjàgigantesques. Et si cette catastrophe aujourd’hui placéesous les feux de l’actualité, suscite une largeémotion, dans quelques jours, quelques semaines, un autreévénement fera la Une des journaux. Mais dans lesrégions dévastées, il faudra des mois, desannées pour que les familles retrouvent un semblant dedignité.Valérie BrouchoudDe nombreuses associations travaillent d’arrache pied auxcôtés des sinistrés. Les adressesindispensables si vous souhaitez répondre à leursappels à la solidarité. Les dons en ligne sontpossiblesMédecins Sans Frontières (http://www.msf.fr/) – BP2004 – 75544 Paris Cedex 11
Médecins du monde (http://www.medecinsdumonde.org/
Urgence Raz-de-marée Asie – Boîte postale 100 – 75018ParisUNICEF (http://www.unicef.asso.fr/)- Urgence Séisme Asie duSud – BP600 – 75006 ParisAction contre la faim (http://www.acf-fr.org/ ) – 4 rue Niepce -75014 Paris – CCP 28 20 W ParisSi vous avez un membre de votre famille dans les zonestouchées par le raz-de-marée, contactez la celluled’urgence du Quai d’Orsay.Quai d’Orsay : 0800 174 174Adresse mail : [email protected] mieux traiter votre demande, le gouvernement vous remercie deleur signaler le nom de la personne recherchée, son lieu devacances ou de résidence au moment du raz de marée,et de mentionner vos nom, prénom, numéro detéléphone et lien de parenté avec la personnerecherchée.

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