VIH/Sida : ouverture d’une consultation pour un traitement préventif

La première consultation en France proposant un traitement préventif pour des personnes très exposées au risque d’infection par le VIH (PrEP – Prophylaxie Préexposition) a ouvert le 10 novembre à l’hôpital Sain-Louis. Une initiative qui devance la décision des autorités sanitaires d’autoriser le Truvada® dans cette indication.

L'hôpital Saint-Louis ouvre une consultation proposant un traitement préventif pour des personnes très exposées au risque d’infection VIH.

Une baisse des risques de contamination de 86 %Mis sur le marché en 2005, le Truvada est un traitement destiné aux personnes séropositives. Mais duex vastes études ont montré qu’il pouvait avoir un effet préventif vis-à-vis de l’infection. Deux essais menés en Grande-Bretagne (essai Proud, un comprimé pris tous les jours) et en France (essai Ipergay, trois comprimés pris quelques heures avant et après une relation sexuelle) ont montré 

une baisse de 86 % des risques de contamination dans une population homosexuelle “fortement exposée“. Ces essais avaient également permis de lever la crainte liée à une possible augmentation des comportements à risque : les deux études attestant que le fait de bénéficier d’un traitement préventif quotidien ne se traduit pas forcément par un relâchement de la vigilance et des comportements de prévention.Le 6 novembre, une commission de l’Agence du médicament (ANSM) a rendu

un avis favorable à l’utilisation du Truvada (combinaison d’antirétroviraux du laboratoire américain Gilead) comme traitement préventif contre le sida pour les personnes non-infectées mais à “haut risque“. C’est ensuite au directeur général de l’ANSM de décider s’il accorde une “recommandation temporaire d’utilisation“ pour que le médicament puisse être commercialisé en France.Une première consultation de ce type en FranceL’essai français Ipergay a mis en évidence sur une cohorte de 400 personnes, en France et au Canada, une diminution de 86 % du risque d’infection par le VIH lorsque le traitement antirétroviral est pris au cours de relations sexuelles à risques non protégées. Cette étude a été dirigée par le Pr Jean-Michel Molina. Dans la vidéo ci-dessous, il présentait l’objectif de cet essai.

Cet expert a décidé d’ouvrir une première consultation proposant un traitement préventif pour des personnes très exposées au risque d’infection par le VIH (PrEP – Prophylaxie Préexposition) à l’hôpital Saint-Louis de l’AP-HP, au sein du service des Maladies Infectieuses et Tropicales. Il devance ainsi les autorités de santé, qui n’ont toujours pas accordé d’autorisation de ce médicament dans cette indication. Une initiative saluée par les associations comme Aides mais qui expose légalement le médecin en cas de problème lié à l’utilisation de ce médicament en dehors des indications pour lesquels il est commercialisé (hors-AMM).Un médicament non remboursé à 500 euros la boîteCar dans cette indication, le Truvada ® ne bénéficie aujourd’hui d’aucun mode de remboursement. Il est distribué en Pharmacie Hospitalière et reste donc à la charge des patients (500 euros la boîte de 30 comprimés) dans l’attente d’une Recommandation Temporaire d’Utilisation (RTU) qui devrait être délivrée prochainement.Soulignant sa volonté d’accompagner un nouveau mode de prévention du VIH chez la femme et l’homme, l’AP-HP rappelle cependant que le préservatif reste le meilleur mode de protection du VIH et des autres infections sexuellement transmissibles  (IST). A l’occasion de la présentation des résultats de l’étude Ipergay, le Pr Jean-Michel Molina soulignait déjà : “Il est par ailleurs important de ne pas relâcher les politiques de prévention qui ont fait leur preuve : utilisation systématique du préservatif, dépistages réguliers du VIH et des autres IST, et leur traitement“.David BêmeSource : Communiqué de l’APHP – novembre 2015Click Here:

work_outlinePosted in News

Leave a Reply