Exclu Gala – Françoise Fabian: « Je fus une grande amoureuse »

A l’affiche des Garçons et Guillaume, à table! et sur scène dans Sonate d’automne, depuis presque 60 ans, elle traverse ce métier avec une classe sans égale. Et se livre en toute humanité.

Gala: Croyez-vous au destin, Françoise?

Françoise Fabian: Je ne crois pas du tout en dieu, à la survivance de l’âme, je pense que l’on va mourir, devenir poussière et c’est très bien ainsi. Mais que l’on soit appelé, propulsé, que quelque chose en nous provoque les événements, oui. C’est ce que je nomme le destin.

Gala: Est-ce le cas pour ce métier?

F.F.:Il n’y avait aucune raison que je devienne comédienne, si ce n’est que j’aimais la littérature. Mon père qui était prof de français me faisait la lecture, on écoutait les pièces à la radio. Je m’inventais aussi beaucoup d’histoires. Je m’enfermais dans ma chambre et je parlais, parlais, parlais… J’avais une âme très romanesque.

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Gala: Actuellement vous êtes sur scène dans Sonate d’automne, qui parle du rapport passionnel et douloureux mère-fille. Vous avez beaucoup bataillé pour obtenir les droits de ce film d’Ingmar Bergman. Qu’y a-t-il de votre propre histoire dans cette pièce?

F.F.: Beaucoup de choses… Ma fille m’a beaucoup reproché ma passion pour mon métier. Elle me disait avec une espèce de hargne, de colère contre elle-même: «Tu as une passion toi, tu es mobilisée par elle, moi je n’ai rien!». C’était pour elle une douleur terrible.

Gala: Aurait-elle voulu que votre passion ce soit elle?

F.F.: Sans doute. J’ai aimé, j’ai adoré ma fille, adoré, vraiment… Ce que je lui reproche – car j’ai aussi des reproches à lui faire – c’est d’avoir abîmé l’amour que j’avais pour elle. Elle l’a un peu gâché à force de méchancetés. Elle me reprochait Bozzu (Marcel Bozzuffi, son second mari. ndr), le cinéma, le théâtre, elle me reprochait tout. J’ai cru tout bien faire, je l’emmenais partout avec nous, mais en fait elle s’en fichait. Un jour elle m’a dit: «Vous, vous êtes deux et je suis seule.» Moi, je pensais qu’on était trois. Je m’étais trompée.

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