Daredevil a 15 ans : pourquoi ne pas en profiter pour voir la version Director’s Cut ?

Sorti il y a 15 ans chez nous, “Daredevil” fut un échec critique et artistique, en plus d’être détesté par son interprète principal, Ben Affleck. Un bon prétexte pour voir la version Director’s Cut du film.

C’est une date anniversaire un peu douloureuse. Premier super-héros à avoir déboulé au box-office en mars 2003, il y a tout juste 15 ans, précédant X-Men 2 et Hulk, Daredevil partait avec un sérieux handicap dès le départ. La grosse communauté de fans du personnage né en 1964 et brillamment revisité par Frank Miller en 1979, voyait comme une hérésie l’attribution à Ben Affleck du rôle-titre de Matt Murdock. Et le nom du réalisateur, le novice Mark Steven Johnson, n’inspirait guère davantage de confiance. Il faut dire aussi que la tornade Sam Raimi et son Spider-Man était déjà passé par-là en 2002, avec le succès qu’on lui connait… Résultat : si le film est rentré dans ses frais avec un peu plus de 100 millions de dollars de recettes mondiales pour un budget estimé à 78 millions, la carrière du film en salle n’en reste pas moins un échec Critique, commercial et artistique.

Une casserole qui a longtemps hanté son interprète principal d’ailleurs, avant qu’il n’endosse à nouveau le costume d’un super-héros avec celui de Batman. “Une des raisons pour lesquelles j’ai accepté le rôle de Batman est que je voulais m’embarquer dans un de ces films [de super-héros] et faire pour une fois une bonne version” lâchait-il en décembre 2016, dans une session Q & A de 45 min accordée au New York Times. Et d’embrayer avec un “Je déteste tellement Daredevil !”, déclarant que le film “l’avait frustré”.

Quid du réalisateur ? S’il avait très joliment commencé sa carrière de cinéaste avec le très émouvant Simon Birch en 1998, l’insuccès de Daredevil le plomba pendant quelques temps, avant de tenter de rebondir quatre ans plus tard avec un Ghost Rider hélas de triste mémoire… “La Fox ne voulait pas de costume, ne voulait pas les petites cornes sur le masque de Daredevil… Ils ne voulaient rien ! Tout fut un combat dans ce film, et c’est très difficile. Il y a des choses dedans pour lesquelles je suis très fier, et d’autre qui ne fonctionnent pas. Ca a vraiment été un tournage très, très difficile. Je suis passé de la réalisation d’un premier petit film à une production à 75 millions de $” expliquait-il en 2006, dans une interview accordée au site Collider.

En 2004, le réalisateur livra une version Director’s Cut de son Daredevil. Une version loin d’être anecdotique et / ou cosmétique, puisqu’elle fait passer une version exploitée en salle d’1h42, à un long métrage d’une durée de 2h12 précisément.

Parmi les nouvelles séquences, on peut retenir :

Une sous intrigue complète impliquant Matt Murdock défendant un homme suspecté de meurtre, et qui est joué par le rappeur Coolio;

Le dialogue entre le jeune Matt Murdock et son père à leur domicile et à l’hôpital est plus long;

Le combat entre le jeune Matt et les petites frappes dans la ruelle est plus long;

Le match de boxe livré par le père de Matt est plus long;

Plus de scènes avec la présence de Kingpin, notamment une où il tue deux de ses gardes du corps en leur brisant la nuque;

La confrontation finale entre Kingpin et Daredevil est plus longue et violente;

La scène de duel entre Daredeil et Elektra est plus longue;

La scène du bar où Daredevil se débarasse de voyous est plus longue et violente;

Matt interroge un officier de police corrompue en frappant sa voiture;

Le combat entre Elektra et Bullseye (Colin Farrell) est plus long;

Une scène où Matt et Foggy pénètre par effraction dans l’appartement de Lisa Tazio, la victime d’un meutre;

Une séquence flashback où l’on voit le jeune Matt en compagnie de sa mère;

Plus de scènes de dialogues entre Matt et Ben;

L’introduction de Bullseye arrivant à l’aéroport et passant un détecteur de métaux.

Par ailleurs, à partir de la partie centrale du film, le montage des séquences est différent; il fluidifie la narration, et semble plus logique. Avec de nombreuses scènes inédites, des personnages plus étoffés et fouillés, plus de violence, d’action, d’humour ou au contraire de moments plus sombres, cette version Director’s Cut de Daredevil est incontestablement supérieure à celle qui fut exploitée en salle. Paradoxalement, le visionnage semble même moins long -en terme de ressenti- que la version sortie au cinéma, alors qu’elle dure 30 min de plus.

En 2005, alors qu’il tournait son futur Ghost Rider, le réalisateur fut interrogé sur sa version director’s cut de Daredevil : “j’aime beaucoup cette version, qui est une version nettement plus complète. Je suis convaincu que cette version Director’s Cut donne un bien meilleur film”. On ne peut que souscrire à ses propos, même si cette nouvelle version ne fait pas pour autant de Daredevil un grand film du genre, et ne rend pas meilleure -loin s’en faut- la performance de Ben Affleck.

Une version à découvrir quoi qu’il en soit, ne serait-ce que pour mesurer la vraie différence avec une version salle de triste mémoire.

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