Le bruit ambiant et les cadences imposées aux enfants dans les cantines scolaires pourraient nuire à la bonne prise des repas, selon une étude dévoilée jeudi 18 février. Celle-ci souligne l’importance du plaisir de table, du silence et de connaître le cuisinier pour bien manger.
D'après des chercheuses françaises, 20 % des enfants qui mangent à la cantine sortent de table en n'ayant pas pu terminer leur repas, faute de temps.
Le plaisir de manger négligé au profit des qualités nutritionnelles des repasA la
cantine, le contenu de l’assiette compte autant que l’ambiance qui y règne, rapportent des chercheuses du centre Edgar-Morin qui se sont intéressées à la prise des repas des enfants qui y mangent régulièrement.“L’objet de notre étude était de savoir si l’on n’avait pas trop mis d’emphase sur la nutrition au détriment de la culture alimentaire et du plaisir de table“, a expliqué Stéphanie Proutheau, l’une des deux chercheuses du centre Edgar-Morin, qui a mené l’étude pendant plus d’un an auprès de 500 écoliers de 8 à 11 ans. A force de se focaliser sur l’équilibre de l’assiette avec une répartition précise de
glucides,
lipides et
protéines, la cantine scolaire française “est en train de passer à côté des volets plaisir et culturel“, dit-elle. Le bruit ambiant peut perturber l’enfant“Des déséquilibres alimentaires peuvent même survenir car un enfant ne répond pas forcément à des injonctions rationnelles de sa santé“, explique la chercheuse. Parmi les conclusions surprenantes de l’étude, 20 % des écoliers interrogés sortent de table sans se sentir rassasiés.“Mais ce n’est pas tant parce que le contenu de l’assiette ne leur a pas plu (…) qu’en raison du cadre et de l’organisation“, souligne Ghislaine Richard. Certains, pressés par les cadences imposées et abrutis par le bruit ambiant, n’ont tout simplement pas le temps de terminer de déjeuner.Un manque de familiarité avec les origines du repasPar ailleurs, 43 % des enfants sondés ignorent totalement qui prépare les repas servis à la cantine. Or, “on sait d’une étude précédente que l’une des sources principales du rejet alimentaire chez l’enfant est un manque de familiarité avec les origines du repas“, explique Mme Proutheau.Connaître le prénom du cuisinier conduit ainsi à plus de confiance et de valorisation du repas. Demander à l’enfant de ne pas gâcher la nourriture fait alors sens, dit-elle. Bientôt un guide de bonnes pratiques pour toutes les écoles françaisesLes résultats de cette étude, menée dans huit écoles de quatre villes pilotes en partenariat avec la fondation Nestlé, seront rassemblés prochainement dans “un guide de bonnes pratiques“ destiné à toutes les écoles françaises.Légitimer le personnel de cantine dans leur mission d’accompagnement des jeunes convives, personnifier les cuisiniers, éviter le “manger machinal“ ou faire de la cantine un véritable lieu d’initiation aux goûts sont autant de pistes suggérées par les chercheuses.Six millions d’enfants dont trois millions dans les écoles primaires vont chaque jour à la cantine, une spécificité française.AFP/RelaxenwsSource :
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