Mieux comprendre et mieux soigner l'arthrose

Certaines douleurs de l’arthrose sont difficilement prises en compte par les traitements actuellement disponibles. Longtemps négligée, cette maladie fait désormais l’objet de nombreuses recherches. Le point à l’occasion du congrès 2008 du collège américain de rhumatologie.

Lors du congrès 2008 du collège américain de rhumatologie, le rôle de la vitamine D et l’arrivée de nouveaux médicaments face à l’arthrose ont suscité un vif intérêt.
Les carences en vitamine D reliées à plus de douleurs
La vitamine D joue un rôle capital dans la minéralisation des os, elle intervient notamment dans l’absorption du calcium et du phosphore. C’est le soleil qui permet à la vitamine D de fixer le calcium sur les os. Mais les personnes âgées présentent souvent des déficits en vitamine D, tout comme elles souffrent plus souvent d’arthrose… La relation entre ces deux phénomènes, autrefois suspectée, est aujourd’hui confirmée.
Ainsi, une étude américaine conduite par Jung Wang a dosé la vitamine D chez 65 femmes et 35 hommes atteints d’une arthrose du genou (gonarthrose). Il apparaît que le déficit en vitamine D était en relation directe avec une augmentation de la douleur et également avec le ralentissement de la marche chez ces patients.
Ces résultats soulignent encore l’intérêt d’un dosage de la vitamine D et peuvent plaider en faveur d’une supplémentation chez les patients carencés pour améliorer la fonction articulaire mais aussi calmer les douleurs. De plus amples études devraient permettre de vérifier qu’il s’agit bien d’un lien direct de cause à effet.
Vers des biothérapies de l’arthrose ?
Des études récentes ont montré que des facteurs de croissance nerveux sont synthétisés au niveau de l’inflammation et semblent accentuer la douleur. Un traitement contre ces facteurs de croissance, tanezomab, pourrait offrir un espoir à des patients pour qui les antidouleurs actuels restent insuffisants. Cet anticorps monoclonal baptisé tanezumab développé par le laboratoire Pfizer a été testé pendant 16 semaines (soit deux injections) chez 444 patients souffrant d’arthrose du genou et dont la douleur n’était pas soulagée par les traitements conventionnels (des anti-inflammatoires non stéroïdiens). Résultat : 12 et 16 semaines après le début du traitement, les patients ont vu leur douleur significativement réduite. Des résultats qui devront être confirmés par une étude de phase III.
“Le traitement antalgique efficace pour l’arthrose reste un besoin médical non satisfait (..) Ainsi, l’inhibition du facteur de croissance de nerf pourrait fournir un nouveau type de thérapie capable de réduire la douleur de l’arthrose du genou et probablement d’autres douleurs“ conclut Nancy E. Lane, chercheuse à l’université de Californie et principale auteure de l’étude.
A mesure que la compréhension de l’arthrose s’améliore, de nouveaux traitements apparaissent. Et certains envisagent déjà l’arrivée de biothérapies très coûteuses contre l’arthrose. Une éventualité qui pourraient avoir des conséquences économiques difficiles, car on compte près de 6 millions d’arthrosiques en France…
David Bême
1 – Abstract 199 – ACR congrès 20082 – Abstract 1989 – ACR congrès 2008Click Here: cheap nrl jerseys

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