L’allaitement rendrait plus intelligent et plus riche…

Un bébé allaité pendant au moins 1an aurait un QI supérieur, une scolarité plus longue et de meilleurs revenus à 30ans qu’un enfant qui n’aurait pas été nourri au sein, selon une vaste étude brésilienne publiée sur le site de la revue Lancet Global Health. Décryptage.

L'allaitement prolongé (au moins 1 an), améliorerait de 4 petits points le QI et le niveau des revenus à l'âge adulte.

Sommaire

  1. Un QI augmenté de… 4 points !
  2. La composition du lait maternel à l’origine de ses bienfaits ?

Si les bienfaits immédiats de l’

allaitement maternel à l’égard des maladies infectieuses ne souffrent pas la contradiction, ses bénéfices à long terme doivent encore être prouvés. Plusieurs études d’observation ont établi un lien entre l’allaitement au sein et une augmentation de 3,5 points de QI au cours de l’enfance et de l’adolescence, et trois autres ont fait la même observation chez l’adulte. Ces travaux ont cependant été critiqués, en raison d’un lien manifeste entre la durée de l’allaitement au sein et le niveau socio-économique des mères, susceptible de surestimer les bienfaits du lait maternel.Par ailleurs, il n’existe pas d’étude solide qui mette en évidence un lien entre l’allaitement maternel et le niveau de revenus à l’âge adulte des personnes qui auraient été nourris ainsi lors de leurs premières années (ou premiers mois) de vie.Pour y remédier, une équipe de l’Université de Pelotas, au Brésil, a demandé le QI, le niveau de scolarité et le revenu à près de 3 500 trentenaires ayant participé à une vaste étude de cohorte lancée en 1982 auprès de 5 914 nouveau-nés. Ils ont ensuite analysé le lien avec la façon dont ils avaient été nourris au cours des premières années de leur vie, qu’ils connaissaient grâce aux réponses de leurs mères à un volet de l’étude en 1984 et 1986.Un QI augmenté de… 4 points !Une femme sur cinq avait allaité son enfant moins d’un mois et une sur six au moins un an. Mais seule  une minorité avait maintenu un allaitement prédominant (l’allaitement exclusif, peu pratiqué au Brésil à cette époque, avait été exclu par les chercheurs) pendant au moins 4 mois.A l’âge de 30 ans, le QI moyen était de 98, la durée moyenne des études était de 11 ans et presque 5 mois et le revenu mensuel moyen de 1 500 Brazilian reals (R$). La moitié gagnait moins de 1 000 R$.Avant de rechercher un lien entre les différents facteurs étudiés, les chercheurs ont écarté un certain nombre de variables susceptibles de biaiser leurs résultats : revenus du foyer, niveau d’éducation de la mère,

tabagisme maternel pendant la grossesse, âge de la mère à la naissance, indice de masse corporelle avant la grossesse, mode d’accouchement (

voie basse ou

césarienne), âge gestationnel, poids à la naissance mais aussi niveau d’éducation des parents, leurs actifs et leur patrimoine génétique. Les résultats montrent une relation positive et linéaire entre la durée de l’allaitement et la performance aux tests de QI, le niveau d’études et les revenus à 30 ans, affirment les chercheurs. Les adultes qui, bébés, avaient été le plus longtemps allaités avaient un QI supérieur de près de 4 points, une scolarité plus longue d’un an et des revenus supérieurs de 341 R$, par rapport à ceux qui l’avaient été le moins longtemps, précisent-ils, rejetant la possibilité de biais. Dans les colonnes du

Guardian, le principal auteur le Dr Horta reconnaît toutefois que “Certaines personnes disent que les mères qui allaitent sont différentes, sont plus motivées ou stimulent leurs enfants davantage“. La composition du lait maternel à l’origine de ses bienfaits ?L’impact de l’allaitement sur le niveau des revenus semble essentiellement indirect, lié en fait à l’effet du lait maternel sur le QI. Néanmoins, les auteurs évaluent qu’il serait direct dans une proportion non négligeable (28 %). Et suggèrent que la composition même du lait maternel, riche en acides gras saturés à longue chaîne, indispensables au bon développement du cerveau, serait à l’origine du mécanisme biologique sous-jacent. Ils constatent par ailleurs un effet dose-réponse, suggérant le rôle de la quantité de lait maternel consommée.“Nos résultats suggèrent que l’allaitement maternel n’améliore pas seulement l’intelligence jusqu’à l’âge adulte, mais qu’il a aussi un effet au niveau individuel et sociétal en améliorant le niveau scolaire et les capacités de revenus“, concluent-ils.

L’OMS recommande d’allaiter jusqu’à six mois. Une durée déjà difficilement atteinte dans les pays riches, en raison de l’incompatibilité avec la reprise du travail des femmes. Mais que celles qui, pour des raisons qui leur sont propres, optent pour le biberon, se rassurent : elle ne mettent pas pour autant en péril l’avenir intellectuel et professionnel de leur enfant.Click Here: cheap Cowboys jersey

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