Perturbateurs endocriniens : à plusieurs, ils sont plus toxiques

De nombreuses substances présentes dans notre environnement sont considérées comme des perturbateurs endocriniens. Parfois sans danger prises isolément, elles peuvent devenir nuisibles pour la santé lorsqu’elles sont mélangées. Les mécanismes de cet “effet cocktail“ viennent d’être élucidés par des chercheurs français. Leurs travaux seront prochainement publiés dans la revue Nature Communications.

Dans cette étude, un pesticide montre un effet cocktail avec un médicament.

Présents dans notre environnement, notre alimentation et dans certains médicaments, les

perturbateurs endocriniens sont des substances polluantes issues de l’activité humaine qui peuvent avoir des effets nocifs sur la santé, notamment sur le

système endocrinien. Parfois, prises isolément, ces substances sont sans danger. Mais l’association de deux ou plusieurs de ces substances peuvent provoquer des altérations physiologiques ou métaboliques conduisant à des

cancers, de l’

obésité ou du

diabète.Associés, les PE ont des effets toxiques exacerbésLa combinaison de ces perturbateurs endocriniens peut augmenter leurs effets toxiques. Cet “effet cocktail“ des perturbateurs endocriniens est bien connu mais ses mécanismes restaient incompris jusqu’à maintenant.Trois équipes de recherche réunissant des chercheurs de l’Inserm et du CNRS à Montpellier ont élucidé in vitro (expérimentalement, en dehors d’un organisme vivant) un mécanisme moléculaire qui pourrait contribuer à l’effet cocktail des perturbateurs endocriniens. Leurs travaux de recherche seront publiés prochainement dans la revue Nature Communications.Les mécanismes de “l’effet cocktail“Les chercheurs français démontrent que certains

estrogènes, en particulier l’

éthinylestradiol contenu dans les

pilules contraceptives et des

pesticides organochlorés comme le trans-nonchlor sont très faiblement actifs pris isolément. En revanche, leur association leur confère la capacité de se fixer simultanément à un récepteur situé dans le noyau des cellules provoquant ainsi son activation de façon synergique.Au niveau moléculaire, les chercheurs ont retrouvé in vitro que les 2 substances coopèrent pour se lier au récepteur, c’est-à-dire, que la fixation de la première substance facilite la fixation de la deuxième et qu’en formant cette double liaison, leur effet toxique apparaît à des concentrations plus faibles que lorsque les substances se fixent séparément au récepteur.Une hypothèse qui reste à confirmerPour les auteurs, si ces résultats sont obtenus in vivo (dans un organisme vivant), ils auront des conséquences très importantes dans l’

endocrinologie, la

toxicologie et l’évaluation des risques liés aux perturbateurs endocriniens.En attendant, les auteurs soulignent que ces résultats obtenus in vitro constituent une preuve qui ouvre la voie à de nombreuses études car “il existe dans notre environnement environ 150 000 composés dont l’action combinée pourrait avoir des effets inattendus sur la santé humaine“.Dr Jesus CardenasSources :– Communiqué de presse de l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) du 2 septembre 2015.- Delfosse V, Dendele B, Huet T, Grimaldi M Boulahtouf A, Gerbal-Chalion S, Beucher B, Roecklin D, Muller C, Rahmani R, Cavaillès V, Daujat-Chavanieu M, Vivat V, Pascussi JM, Balaguer P, Bouruet W. Synergistic activation of human pregnane X receptor by binary cocktails of pharmaceutical and environmental compounds. Article à paraître en septembre 2015 dans la revue Nature Communications.Click Here: NRL Telstra Premiership

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