Russie : ce que l’on sait de l’accident qui a fait 41 morts après l’atterrissage d’urgence d’un avion à Moscou

Le bilan s’élève à au moins 41 morts. Un avion de ligne de la compagnie russe Aeroflot, parti de l’aéroport Cheremetievo de Moscou pour Mourmansk (nord-ouest de la Russie) a fait demi-tour quelques minutes après le décollage et a atterri en urgence, dimanche 5 mai, en fin d’après-midi, avant de s’embraser. Il transportait 78 personnes, équipage compris.Это какое-то невероятное чудо! pic.twitter.com/0CCyMRxcSH — Дмитрий Смирнов (@dimsmirnov175) May 5, 2019

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a indiqué que Vladimir Poutine avait présenté ses condoléances aux proches des victimes.Les liaisons radios coupées par la foudre Si les circonstances exactes n’ont pas encore été officiellement révélées, le commandant de bord, Denis Evdokimov, a rapporté aux médias russes que le Soukhoï Superjet 100 a dû effectuer un atterrissage d’urgence après qu’une partie des appareils de bord soient tombés en panne en raison de la foudre. “A cause de la foudre, nous avons perdu le contact radio et sommes passés en régime de pilotage minimal (…) C’est-à-dire sans ordinateur comme à l’ordinaire, mais de manière directe. En régime d’urgence”, a expliqué le pilote dans les colonnes du tabloïd russe Komsomolskaïa Pravda. “Nous sommes parvenus à rétablir la liaison via la fréquence d’urgence, mais elle était courte et fonctionnait seulement par intermittences. (…) Nous avons pu dire quelques mots puis le contact a disparu”, a-t-il ajouté.Ces déclarations corroborent le scénario avancé par l’aéroport dans un communiqué publié ultérieurement : “Le vol Su-1492 a décollé comme prévu à 18h02 [heure locale]”, pouvait-on lire. “Après le décollage, l’équipage a rapporté une anomalie et a pris la décision de revenir à l’aéroport de départ. A 18h30, l’appareil a effectué un atterrissage d’urgence, après quoi le feu s’est déclaré”, poursuit le communiqué. Le site spécialisé Flightradar 24 rapporte que le contact radio avec les contrôleurs aériens a bien été perdu à 18h11 (heure locale), soit moins de 10 minutes après le décollage. Quatorze minutes plus tard, l’avion envoyait un message d’urgence. 

“L’avion a émis un signal de détresse après le décollage. Il a tenté un atterrissage d’urgence, n’a pas réussi la première fois et, à la deuxième tentative, le train d’atterrissage a frappé [le sol], puis le nez, et il s’est enflammé”, avançait peu après l’accident l’agence de presse Interfax, citant une source anonyme. Une vidéo relayée par le média Russia Today, montrant des images de vidéosurveillance, vient accréditer ce scénario. 

Enfin, selon le commandant de bord, c’est à cause du violent atterrissage que l’appareil a pris feu. “La raison est sûrement la suivante : les réservoirs étaient pleins”, a-t-il indiqué. “On venait de décoller et l’appareil a été touché par la foudre (…), a indiqué pour sa part un passager de l’avion, Petr Egorov, cité par le tabloïd Komsomolskaïa Pravda. L’atterrissage a été dur, on a presque perdu connaissance de peur. L’avion a rebondi sur le tarmac comme une sauterelle et a pris feu au sol.”“Une enquête criminelle pour violation des règles de sécurité” a été ouverte, a indiqué dans un communiqué le Comité d’enquête.Le Superjet : un modèle source de fierté, mais peu utilisé hors de RussieIl est trop tôt pour mettre en cause l’avion, a sous-entendu un porte-parole de l’agence russe Rossaviatsia au sujet d’une éventuelle immobilisation des Superjet après ce crash. “Une commission travaille. Toute conclusion est prématurée”, a-t-il déclaré. Sur Twitter, le site spécialisé Flightradar 24 indique que l’appareil, immatriculé RA-89098 avait volé pour la première fois en juin 2017.Flight #SU1492 was operated by a Sukhoi Superjet 100-95B with registration RA-89098. This aircraft flew for the first time in June 2017. pic.twitter.com/0R9rNxkS44 — Flightradar24 (@flightradar24) May 5, 2019

Et pour cause, le Soukhoï Superjet 100, le premier avion civil conçu par la Russie post-soviétique, et destiné à faire concurrence au brésilien Embraer et au canadien Bombardier sur le marché des avions régionaux, était une source de fierté pour le pays à l’époque de son lancement en 2011. Il est pourtant très décrié et peine à convaincre en dehors du marché russe.Plusieurs compagnies étrangères qui l’exploitaient ont préféré réduire ou arrêter son utilisation, évoquant des problèmes de fiabilité. Son lancement avait d’ailleurs été terni par le crash d’un appareil en mai 2012 au cours d’un vol de démonstration en Indonésie, qui avait fait 45 morts.Pour soutenir l’avionneur, le gouvernement russe a mis en place des subventions pour inciter les opérateurs russes à acheter des Superjet : Aeroflot est ainsi devenu le premier utilisateur de l’appareil et avait annoncé en septembre 2018 avoir passé une commande record de 100 Superjet. Or, le 10 octobre de cette année, “un SSJ100 a fait une sortie de piste impressionnante à l’aéroport de Iakoutsk, en Russie, à cause d’un train d’atterrissage défectueux”, relate le Huffpost dans un article consacré à ce modèle.Click Here: Putters

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