Un an et demi après le décès de l’écrivain, la plaie n’est toujours pas refermée pour Françoise d’Ormesson. À l’occasion de la deuxième édition du prix Jean d’Ormesson qui sera décerné le 5 juin prochain, la veuve de l’académicien se confie comme jamais dans les colonnes du JDD.
Sa mort le 5 décembre 2017 avait été rapidement été éclipsée par celle de Johnny Hallyday, mais personne n’a pu oublier l’incroyable personnage qu’était Jean d’Ormesson. Ses admirateurs restent inconsolables, tout comme sa femme qui raconte avec émotion les derniers instants de la vie de son mari. Elle révèle que jusqu’au bout il a su manier les mots. « Les derniers mois de sa vie, Jean avait appris par cœur un poème de Marguerite Yourcenar. Il le récitait sans arrêt », se souvient Françoise d’Ormesson dans une interview accordée au JDD. Et qu’il s’est éteint dans ses bras.
Un être délicieux qui avait séduit bien davantage que les seuls amateurs de littérature. « Dans les dernières années de sa vie, les médecins souhaitaient qu’il marche régulièrement. Nous allions nous promener ensemble, l’après-midi, dans le bois. Il était sans cesse arrêté pour un selfie, une signature, une interview, un conseil », raconte la veuve. Populaire, il l’était à tel point que Laurent Delahousse préparait sur lui un documentaire juste avant sa mort à l’âge de 92 ans.
« Il était presque devenu une rock star. Jean était heureux de voir les nouvelles générations s’intéresser à lui. Il notait que le temps où les jeunes gens allaient vers lui pour lui dire ‘ma grand-mère vous adore’ était révolu. Les jeunes gens l’aimaient et le lisaient », explique dans le JDD Françoise d’Ormesson. Un fort élan de sympathie qui contribuait sans doute à le tenir en vie.
Les jours d’après : la vie sans lui
Depuis qu’il n’est plus de ce monde, la femme de l’écrivain reconnaît que c’est beaucoup plus compliqué. « Je me demande ce que j’aurais fait sans lui. Il a été ma seule histoire. Depuis sa mort, la vie a cessé d’être légère. (…) Je tiens, mais je tiens difficilement », admet Françoise d’Ormesson qui retourne régulièrement en Italie pour être au plus près de son mari. « Nous avons dispersé les cendres de Jean à Venise. (…) Nous avons jeté un crayon et un bouquet de fleurs. (…) Je serais aujourd’hui totalement enchantée de disparaître. La vie sans Jean est morne », analyse, dans le JDD, celle qui a beaucoup de mal à vivre sans la fantaisie de son époux.
« Quand et comment vais-je retrouver Jean ? », s’interroge la veuve de Jean d’Ormesson qui survit grâce à sa foi, mais surtout grâce à sa voix à lui. Elle écoute en boucle les interviews de son défunt mari dont elle n’avait jamais envisagé la mort.
Crédits photos : CYRIL MOREAU / BESTIMAGE
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