Le naufrage d’un navire pétrolier est toujours unecatastrophe pour l’environnement. Mais ce drame peut aussimenacer la santé des bénévoles venus limiterles dégâts ! Depuis l’Erika notamment, onconnaît mieux ces menaces. Le principal risque lié auxrésidus trouvés sur les plages repose sur lecaractère cancérigène des hydrocarbures. Ilexiste également un risque tératogène(malformations affectant la descendance). Mais pour qu’il yait danger, l’exposition doit se faire par contact direct :voie cutanée ou digestive principalement. Lesproblèmes liés aux composés volatiles(inhalation) seraient quasi nuls. Selon l’INERIS (InstitutNational de l’Environnement Industriel et des Risques), qui aétudié le problème lors du naufrage del’Erika, “le risque [pour les bénévoles] estnégligeable dès lors que des moyens de protectionappropriés étaient mis à disposition desintervenants et utilisés correctement“. Il faut soulignerque le fuel du Prestige aurait une concentration plus faible encomposés toxiques que celui de l’Erika : le danger estdonc théoriquement moindre.
La marée noire de l’Erika a permisd’évaluer de manière précisel’impact sur les bénévoles du ramassage dufioul. L’Institut de veille sanitaire (InVS) a menéune étude des problèmes apparus chez les volontairesayant participé aux opérations de nettoyage.L’institut aurait trouvé fréquemment destroubles de santé bénins : mal de dos, irritations,maux de tête…
Pour le Dr Alain Baert, du centre anti-poison de Rennes,cité par le Cèdre (Centre de Documentation, deRecherche et d’Expérimentations sur les PollutionsAccidentelles des Eaux), pour être enrôlés, lesbénévoles ne doivent pas souffrir de problèmesrespiratoires, cardiaques, hépatiques ou cutanés. Enoutre, les femmes enceintes doivent être exclues desactivités touchant à la dépollution. Et danstous les cas, les volontaires doivent revêtir des tenuesadéquates : bottes, tenue de protection contre lessalissures et gants résistants aux hydrocarbures. Ilsdoivent également respecter certaines règlesd’hygiène : ne pas fumer, ne pas manger avec la tenuede travail, etc.
Le Dr Baert souligne la conduite à tenir en cas de contactavec la peau : dissoudre le pétrole sur la peau avec unehuile (type huile de table), puis rincer à l’eau et ausavon. Et ne pas hésiter à consulter un professionnelde santé si la peau devient rouge, douloureuse ou si deslésions apparaissent.
Sources : INERIS, CEDRE