Les ventes de pilules de 3ème et 4ème générations ont chuté de 37 % par rapport à 2012

Le recours aux pilules de 3ème et 4èmegénérations a baissé de 37% en mars 2013 par rapport à mars 2012, tandis que les ventes globales de contraceptifs ne se sont que faiblement érodées (-1,9%), a indiqué Marisol Touraine, lors de la présentation de la nouvelle campagne d’information sur la contraception.

Chute des ventes de pilules 3ème et 4ème générations.

Les femmes n’ont pas cédé à la panique“, s’est félicité la ministre de la Santé, soulignant que le premier trimestre 2013 n’était pas marqué par une “interruption évidente de la

contraception“. Il faudra toutefois attendre le mois de juin et les chiffres définitifs pour s’en assurer et conclure à l’absence d’impact négatif de la polémique autour du mésusage des

pilules de 3ème et 4ème générations, a fait remarquer le Pr Dominique Maraninchi, directeur général de l’Agence nationale de sécurité des médicaments (ANSM).
Globalement, les ventes de contraceptifs (hors

préservatifs) ont diminué de 1,9 % entre décembre 2012 et mars 2013, par rapport à la même période l’année précédente. Mais cette faible érosion masque la très forte chute des ventes de P3G et P4G, évaluée à 26 % sur cette période.
Parallèlement, les ventes de pilules de 1ère et 2ème générations, indiquées en première intention chez les femmes qui souhaitent une

contraception orale combinée, ont connu un bond de 22 % en mars 2013 par rapport à mars 2012.
Enfin, l’anti-acnéique

Diane 35, très largement détourné de son indication et prescrit à de nombreuses jeunes femmes comme contraceptif oral, a vu ses ventes chuter de 75 % sur la même période, a précisé le Pr Maraninchi.C’est essentiellement chez les jeunes femmes de 15 à 19 ans que le report sur les pilules de 1ère et 2ème générations a été observé ; leurs aînées se sont quant à elles tournées davantage vers des dispositifs intra-utérins (

stérilets).Bilan, le taux d’utilisation des P3G-P4G qui était de 50 % en décembre 2012 est tombé à 30 % aujourd’hui, au profit des P1G-P2G qui est remonté de 50 à 70 %.Au final, “peu de femmes ont renoncé à la contraception“, a salué le directeur général de l’ANSM, indiquant que “les messages donnés par les autorités de santé vis-à-vis des contraceptifs oraux combinés de 3ème et 4ème générations (et de Diane 35) ont été parfaitement compris et intégrés, tant par les prescripteurs que par les femmes“. L’impact sur le recours à l’interruption volontaire de grossesse (

IVG) n’a toutefois pas été mesuré, il le sera en juin.Le ministère de la Santé a par ailleurs commandé une étude à Nathalie Bajos (directrice de recherche, responsable de l’équipe Genre Santé Sexuelle et Reproductive, INSERM-CESP 10189), afin de mieux comprendre le choix des femmes en matière de contraception.Les professionnels de santé en première ligneEn France, encore deux grossesses non prévues sur trois surviennent alors qu’une méthode contraceptive est utilisée. Outre l’information des Français en général, et des femmes en particulier, les autorités de santé mettent en cause un défaut de formation des professionnels de santé (médecins généralistes, gynécologues, sages-femmes, pharmaciens). “Le problème majeur, c’est la formation des professionnels de santé“, a ainsi affirmé Jean-Luc Harrousseau. Et le président de la Haute Autorité de Santé (HAS) de citer leur “mauvaise appréciation des risques, liée à un problème de formation initiale ou continue“ se traduisant par “une mauvaise adaptation aux nouveaux modes de contraception“, ou encore “leur sous-estimation des risques de thrombose“, les “contraintes de temps de consultation“ et “l’influence des laboratoires pharmaceutiques“. Les médecins apprécieront…La HAS a donc produit un ensemble de documents didactiques pour “permettre aux professionnels de santé d’aider les femmes à faire le choix le plus adapté à leur profil, leurs besoins, leur histoire“. Parmi ces documents, 8 fiches mémo* :

  • L’ensemble des moyens de contraception, “avec un focus sur les plus efficaces (exposant à un risque de grossesse inférieur à 1 % selon l’OMS)“,
  • Les règles de prescription et conseils aux femmes à l’occasion de la prescription d’un contraceptif,
  • La

    contraception d’urgence,

  • La contraception de l’adolescente,
  • La contraception en post-partum,
  • La contraception après une IVG,
  • La

    stérilisation à visée contraceptive chez l’homme et chez la femme,

  • La

    contraception chez l’homme.

Une 9ème fiche mémo sur la contraception des femmes ayant des risques cardiovasculaires est attendue pour juin. Par ailleurs, un rapport sur l’état des lieux de la contraception (modalités de prescription, accès aux contraceptifs, etc.), ainsi que l’étude des freins à la prescription de tel ou tel contraceptif doivent les compléter dans les prochains mois. Enfin, un travail évaluant l’intérêt et l’efficience de la recherche de facteurs biologiques marqueurs des risques de prédisposition aux accidents thromboemboliques est également en cours.Amélie Pelletier
Sources
Conférence de presse du ministère de la Santé, en présence de Thanh Le-Luong (Institut de veille sanitaire-InVS), de Jean-Yves Le Gall (Directeur Général de la Santé-DGS), du Pr Dominique Maraninchi (directeur général de l’Agence nationale de sécurité des médicaments-ANSM) et de Jean-Luc Harrousseau (directeur de la Haute Autorité de Santé-HAS), le 15 mai 2013.*Retrouvez l’ensemble des fiches de la HAS sur son

site.Click Here: los jaguares argentina

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